Jinx Harmonia Axyridis
Spirulina Tattoo
Bonjour, je m'appelle Jinx Harmonia Axyridis. Harmonia Axyridis est le nom scientifique d'une coccinelle. J'ai toujours été fasciné·e par ces insectes depuis mon plus jeune âge, c'est pourquoi j'ai choisi de les intégrer dans mon nom.
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Je suis un·e artiste multidisciplinaire qui est récemment revenu·e en France après avoir vécu et travaillé principalement à Philadelphie, mais aussi à New York. J’ai hâte de voyager à travers l’Europe pour tatouer. L'art a toujours fait partie de ma vie, mais pour ce que ça vaut, j’ai obtenu un diplôme de Bachelor of Fine Arts en 2015.
Comment mon art a trouvé sa place sur votre corps…
J'ai toujours dessiné des formes organiques, biologiques, des “botanical fantasy”, sans vraiment comprendre quel rôle elles jouaient dans mon art. Je n'étais pas convaincu·e que leur existence devait se limiter aux surfaces plates et dures du papier, d'une toile, d'un mur, ou même des courbes d’une céramique. Elles avaient besoin d’exister ailleurs, dans un espace où elles pourraient respirer et circuler. Mais leurs lieux n'avaient pas encore été trouvés, et ainsi, pendant quelques années, elles sommeillaient, puis parfois surgissaient, flottant au-dessus d’une ligne de texte dans mon journal, revenant à moi d’une manière subtilement poétique.
Mon travail a toujours exploré notre rapport à la « matière première » et la manière dont cette relation s’est construite, du microcosme au macrocosme. Comment sommes-nous passés du simple regard posé sur une pierre à la compréhension que cette matière recelait plus que ce que nous percevions ? Que l’or pouvait être fondu et façonné en bijoux, que le gypse pouvait se muer en plâtre, que l’aspirine s’inspire de l’écorce de saule, que les combustibles fossiles sont justement cela : des fossiles, certains provenant des plantes et des forêts, ou de toutes sortes de micro-organismes, tous datant de millions d’années. Je suis fasciné·e par la vie secrète d’un monde microscopique, l’invisible qui réside sur tout et n’importe quoi. Cette persistance de vie là où l’on croyait la mort installée.
J'ai exprimé ces curiosités à travers des performances, des installations, de la sculpture, et pourtant, mes formes revenaient toujours d'une manière ou d'une autre dans mon travail. Je me trouvais à revenir au dessin, à la peinture, à la sculpture, en intégrant ces formes à mes créations, mais elles n'étaient toujours pas entièrement à l'aise sur des surfaces inertes.
Petit à petit, de choses se sont produites qui ont ouvert mes yeux aux possibilités de dessiner ces formes sur des corps. Cela semblait peut-être être le lieu qu’elles cherchaient : orner et décorer la peaux. Elles pouvaient résider quelque part, exister, voyager et vieillir avec quelqu'un. (En écrivant ce passage, des larmes sont venues à mes yeux.)
J’ai découvert le monde du tatouage au début de mon adolescence. J’étais naturellement attiré·e par cette forme d’expression. Il a fallu de nombreuses années, depuis le premier moment où j’ai piqué ma peau avec une aiguille à coudre enroulée de fil à son extrémité et trempée dans l’encre, jusqu’à ce que je réalise enfin mes propres dessins pour orner/décorer la votre.
Enfin, aujourd’hui, je suis fier·e d’avoir trouvé pour eux une surface permanente et en constante évolution, où ils peuvent vivre l’expérience et vous accompagner tout au long de cette aventure étrange appelée la vie.